Sous les ponts de Paris par Georgel

pont au change brassai
C’est en 1913 que Georgel crée l’inoubliable chanson « Sous les ponts de Paris »  qu’on ne sait plus, de nos jours, attribuer précisément à un chanteur en particulier, tellement elle a été reprise.

Juliette Gréco, lucienne Delyle, Tino Rossi, Les compagnons de la chanson, albert Préjean, colette Renard, zizi Jeanmaire, francis Lemarque et plus récemment Zaz sont de ceux-là.

Image extraite du site dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net

Ce petit chef d’oeuvre, Sous les ponts de Paris, nous le devons à deux méridionaux : Jean Rodor pour les paroles, Vincent Scotto pour la musique.

Le parolier, jean Rodor né le 26 avril 1881 à Sète  décède en 1967 à Paris. Il écrivit notamment les paroles de : Sous les ponts de Paris (1913), La Vipère (1921), Ramuntcho (1944), etc… ainsi que l’adaptation française de Reginella de Tino Rossi.

Le compositeur, Vincent Scotto, né le 21 avril 1874 à  Marseille, décède le 15 novembre 1952 à Paris. Il est le compositeur de 4 000 chansons, et de 60 opérettes.

La musique de la chanson est une valse chantée. La musique est rapide, entraînante et joyeuse. Tout comme le texte qui décrit la beauté de Paris quand on passe sous ses ponts.

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Ces ponts sont des refuges pour les pauvres mais …ils y seraient aussi heureux qu’ailleurs.

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Paris est aussi la ville de l’amour, un couple se donne rendez-vous sous les ponts.

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Le dernier couplet est plus sombre car il raconte qu’une mère a perdu son logement et que pour faire dormir ses enfants elle est obligée d’aller se réfugier sous les ponts.

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Combien de couples se retrouvent sur cette musique lors du bal musette du samedi soir, combien de souvenirs et d’amourettes se tissent le temps d’une valse !

VALSE

 

Georgel  débute en 1903,  dans un répertoire exclusivement composé de chansons de Mayol, cheveux à la Mayol, muguet à la boutonnière, à la Mayol.

Image extraite du site dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net

Ce sont surtout les chansons de Vincent Scotto qui vont le faire entrer dans la légende.

Jusqu’au début des années 1930, il obtient de nombreux succès. Il crée Où est-il donc ? en 1925, chanson qui est reprise, une dizaine d’années plus tard, par Fréhel dans le film Pépé le Moko.

Il y aura encore Alaska et Visite nocturne en 1926, Sans un en 1929 et Les Marchands d’illusions en 1930.
C’est lors de l’une de ses dernières représentations qu’il va à son tour donner un coup de pouce à un jeune débutant : Bourvil.

Georgel, né et mort à Paris 10éme (2 juillet 1884 – 8 août 1945)
georgel

 

SOUS LES PONTS DE PARIS.

Pour aller à Suresnes,
Ou bien à Charenton,
Tout le long de la Seine,
On passe sous les ponts.
Pendant le jour, suivant son cours,
Tout Paris en bateau défile,
L’coeur plein d’entrain, ça va, ça vient,
Mais l’soir, lorsque tout dort tranquille

Sous les ponts de Paris
Lorsque descend la nuit,
Tout’s sort’s de gueux se faufilent en cachette
Et sont heureux d’trouver une couchette
Hôtel du courant d’air,
Où l’on ne paye pas cher,
L’parfum et l’eau c’est pour rien, mon marquis
Sous les ponts de Paris.

2.
À la sortie d’l’usine
Julot rencontr’ Nini,
Ça va-t-il la rouquine,
C’est ta fête aujourd’hui
Prends ce bouquet, quelques brins d’muguet,
C’est peu mais c’est tout’ ma fortune,
Viens avec moi, j’connais l’endroit
Où l’on craint même pas l’clair de lune

Sous les ponts de Paris
Lorsque descend la nuit
Comm’ il n’a pas d’quoi s’payer un’ chambrette
Un couple heureux vient s’aimer en cachette
Et les yeux dans les yeux
Faisant des rêves bleus
Julot partag’ les baisers de Nini
Sous les ponts de Paris.
Rongée par la misère
Chassée de son logis
L’on voit un’ pauvre mèr’
Avec ses trois petits
Sur leur chemin, sans feu ni pain,
Ils subiront leur sort atroce,
Bientôt la nuit, la maman dit :
« Enfin ils vont dormir mes gosses. »

Sous les ponts de Paris
Un’ mère et ses petits
Viennent dormir là tout près de la Seine
Dans leur sommeil ils oublieront leur peine
Si l’on aidait un peu
Tous les vrais miséreux
Plus de suicid’s ni de crim’s dans la nuit
Sous les ponts de Paris.

 

 

 

7 réflexions sur « Sous les ponts de Paris par Georgel »

  1. Les ponts de Paris, c’est l’image même de la vie avec ses hauts, ses bas, ses galères et ses joies! Ils sont des lieux initiatiques, des passages à la fois majestueux et meurtris… On les aime, ils nous fascinent et cette chanson est magnifique!
    Merci Gérard, gros bisous
    Cendrine

  2. C’était l chanson de papa.1873-1965.Toutes les occasions étaient bonnes en famille ou entre amis, pour pousser la chansonnette.
    Il oubliait volontairement les derniers couplets trop tristes pour les mamans.
    Moi aussi, je la reprend à l’occasion. Malheureusement, ces derniers couplets sont presque encore d’actualité.
    Piero 1931.

  3. j’avais 16 ans et j’ai chanté cette belle chanson, j’avais mis une casquette et un vêtement « à la Gavroche » Raymond qui m’accompagnait à la clarinette, a poffé de rire … dans sa clarinette quand je lui aie dis avec l’accent parisien « aller Raymond on y va » aujourd’hui j’ai 85 ans et c’est comme hier ! Claudette.

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