A la recherche de Hemingway à Paris ou « Paris est une fête »

En décembre 1921, Ernest Hemingway traverse l’Atlantique pour venir s’installer à Paris avec sa femme Hadley. Ils y resteront plus de cinq ans. Paris est une fête, ouvrage posthume, évoque la jeunesse de l’auteur à Paris au lendemain de la première guerre mondiale.

Le livre déborde d’amour pour la ville de Paris vers laquelle il revint à de nombreuses reprises.


Je dédie tout particulièrement cet article à la charmante Francesca, fan de Hemingway,  qui lors de son dernier séjour à Paris, est partie à la découverte des lieux fréquentés par le célèbre écrivain.

 

Ernest, Hadley, et Bumby  Hemingway en 1926.

Ernest Hemingway, né en 1899 à Oak Park près de Chicago,  est  alors âgé de 22 ans. Après avoir été journaliste il s’installe à Paris pour  commencer à apprendre son métier d’écrivain.

Promenons nous dans les lieux qui ont vu passer le jeune couple au début des années 20, évoquons les rencontres importantes pour Hemingway.

1) les adresses.

A son arrivée, le 20 décembre 1920, il commence par s’installer à l’hôtel  « Jacob et d’Angleterre » situé  au 44 de la rue Jacob dans le 6éme arrondissement quartier Saint-Germain des Près.

Hôtel « Jacob et d’Angleterre ».

Ensuite, l’écrivain américain  Sherwood Anderson lui recommande  un appartement  au 74 rue du Cardinal-Lemoine. Hemingway et sa famille emménage en janvier 1922. Cet appartement est situé près de la Contrescarpe au dessus d’un bal musette.

Plaque commémorative rue du Cardinal-Lemoine.

En 1924, la famille déménage à nouveau et s’installe au dessus d’une scierie, au 113 rue Notre-Dame-des-Champs dans le Montparnasse bohème.

Ernest Hemingway au 113, rue ND-des-Champs.

Le jardin du Luxembourg l’un des endroits préférés d’Hemingway.

2)  Les Librairies.

Shakespeare and Company.

« En ce temps-là, je n’avais pas d’argent pour acheter des livres. je les empruntais à la bibliothèque de prêt de <Shakespeare and Company>; la bibliothèque-librairie  de Sylvia Beach 12 rue de l’Odéon …….. ». (chapitre Shakespeare and company)

Hemingway se rend à la mythique librairie à  peine arrivé dans la capitale. Sans argent, et avec la bénédiction de Sylvia Beach,  Il commence par emprunté Tourgueniev, D. H. Lawrence, La guerre et la paix de Tolstoi, Le joueur et autres contes de Dostoievsky, Tchékov …

Hemingway en 1928 devant la librairie Shakespeare and Company, la tête bandée parce qu’il vient de recevoir sa chasse d’eau sur la tête.

La maison des amis des livres.

Le 15 novembre 1915, Adrienne Monnier ouvre une librairie au 7 rue de l’Odéon dans le 6éme arrondissement qui fait également  office de bibliothèque de prêt et où elle organise des séances de lecture publique.

Voisine et ami de Sylvia Beach elle accueille de nombreux écrivains : Hemingway, Aragon, Fitzgerald, Prévert, Paul Valéry, Ezra Pound, André Gide etc  …..

2) Les restaurants, les bars.

Lorsqu’ils ont gagné aux courses, Ernest et Hadley, peuvent s’offrirent un repas au restaurant Michaud (Il s’appelle maintenant Comptoir des Saints Pères).

Ce restaurant aux menus assez chers, était régulièrement fréquenté par James Joyce peu de temps avant l’édition de son chef d’oeuvre Ulysse.

Hemingway y reviendra en 1929 en compagnie de son ami Scott Fitzgerald.

Autre établissement fréquenté par les Hemingway, à l’angle de la rue Bonaparte et de la rue Jacob, le restaurant Le Pré aux clercs.

Le bar du Ritz, un des préférés d’Hemingway, porte désormais le nom de l’écrivain.

C’est à la terrasse de la Closerie que Fitzgerald fait lire le manuscrit de Gatsby le Magnifique à Hemingway.

C’est dans ce café qu’ Hemingway écrivait fréquemment.

On peut ajouter  le Dôme, Les Deux Magots,  Le select.

 

3) Les rencontres importantes.

C’est à Paris que se développa l’amitié de Fitzgerald et d’Hemingway.

L’une des plus importantes relations littéraires du XXéme siècle. Leurs lettres du milieu des années 1920 témoignent d’une grande amitié.

 

Miss Stein fait la leçon. C’est le titre du second chapitre de Paris est une fête, d’Ernest Hemingway.

Il résume bien ce qui reste aujourd’hui de Gertrude Stein : l’image d’une muse-mécène-maître à penser qui, à partir de son arrivée à Paris en 1903, chaperonnera des artistes comme Picasso et des écrivains comme Hemingway.

Centre de la vie artistique parisienne , l’appartement du 27 rue de Fleurus ou Gertrude Stein reçu de nombreuses fois Hemingway.

Lors d’une visite elle fit cette remarque qui marqua Hemingway : ‘Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue.’

« L’atelier ou vivait Ezra Pound avec sa femme Dorothy, rue Notre-Dame-des-Champs, était aussi pauvre que celui de Gertrude Stein était riche » (page 123 Paris est une fête).

Hemingway tenait Ezra Pound pour l’écrivain le plus généreux et le plus désintéressé qu’il ait connu.

 

 

Sources:

-Hemingway contre Fitzgerald de Scott Donaldson. Editions lesbelleslettres 1999.

-Paris est une fête de Ernest Hemingway.Folio 1973

http://www.terresdecrivains.com/Hemingway

8 réflexions sur « A la recherche de Hemingway à Paris ou « Paris est une fête » »

  1. Je me permets de vous signaler la réédition du livre De nos jours (In our time) en édition bilingue. L’un des deux premiers livres d’Hemingway, publié à Paris en 1924 à 170 exemplaires et qui n’avait jamais été réédité depuis.
    Bien cordialement,

    Antoine Jaccottet

  2. J’aimerai connaitre le livre dans lequel il y site le premier bar américain de la rue delambre . » Chez le Dingo  » ce monsieur qui à eu comme directrice quand il a eu une autre affaire  » l’imperial souper  » Joséphine Baker . Ce monsieur repose en anonyme au cimetière Montparnasse . . Merci bien à vous

    • bonjour,

      c’est dans « Paris est une fête », chapitre Scott Fitzgerald (page 163 dans l’éditio Folio): il arriva une chose bien étrange la première fois que je rencontrai Scott Fitzgerald…………. il était entré au Dingo Bar, rue Delambre…
      J’espère avoir repondu à votre attente.

      merci pour votre passage sur Paris-a-nu

      gérard

    • Ma grand mère et sa soeur ont travaillé au Dingo dans les années 1920. Leur mère était remariée avec un Monsieur Arot qui, semble-t-il dirigeait le Dingo de la rue Delambre. Cela vots dit-il suelque chose?

  3. J ai lu avec beaucoup d attention votre article. Ma fille va avoir 30 ans le 11 octobre 2018 c est un fan, une passionnée de Hemingway elle est f ailleurs devenue Profeseur de Français et elle a voulu habiter dans le 5eme un tout petit 18 m2 pas loin de la rue Mouffetard son rêve un jour elle voudrait habiter Rue Cardinal Lemoine !!!! je vais lui faire un album de tous les lieux et détails du livre Paris est une fête, je me suis même prise au jeu moi même en lisant le livre. Votre article est un grand soutien Merci

  4. Bonjour excellent article permettez moi de citer également dans la nouvelle « la faim est une bonne discipline » la visite que rend Ernest HEMINGWAY à la célèbre Brasserie LIPP

Répondre à Silly jean Yves Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.