
« Il est cinq heures, Paris s’éveille » est l’oeuvre de Jacques Lanzmann  pour les paroles et de Jacques Dutronc pour la musique. Le texte est inspiré par la chanson de Désaugiers (1772-1827)  « Tableau de Paris à cinq heures du matin » écrite en 1802.
Cette chanson enregistrée en 1968, est considérée, par certains, comme l’une des plus belles de la chanson française.
En 1965 Jacques Lanzmann rencontre Jacques Dutronc. De leur collaboration, qui durera près de 10 ans, naîtront de nombreux tubes : « Et moi, et moi, et moi » « Mini mini mini » « On nous cache tout on nous dit rien » « Les playboys » « Les cactus » « L’idole » « La fille du père Noël » « J’aime les filles » « L’hôtesse de l’air » « Le petit jardin » …….
Jacques Lanzmann (4 mai 1927-21 juin 2006).

Sans la musique on est souvent agréablement surpris par la qualité des paroles de certaines chansons. (Dans l’exemple ci-dessous les lignes en pointillées permettent de ne pas reconnaître trop facilement de quelle chanson il s’agit).
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Je suis toujours ce jeune homme étranger
Qui te chantait des romances
Qui t´inventait des dimanches
Qui te faisaient voyager, 
Je suis toujours ce garçon un peu fou
Qui te parlait d´Amérique
Et n´était pas assez riche
Pour t´emmener à Corfou
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Toujours le même parfum léger
Toujours le même petit sourire
Qui en dit long sans vraiment le dire
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J´avais envie de te protéger,
De te garder, de t´appartenir,
J´avais envie de te revenir
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Je suis toujours l´apprenti baladin
Qui t´écrivait des poèmes
Qui commençaient par « je t´aime »
Et finissaient par « aimer »
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Je prends toujours le chemin qui me plaît
Un seul chemin sur la Terre
A réussi à me plaire
Celui qu´ensemble on suivait
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Toujours le même parfum léger
Toujours le même petit sourire
Qui en dit long sans vraiment le dire
Non, toi non plus tu n´as pas changé
J´avais envie de te protéger,
De te garder, de t´appartenir,
J´avais envie de te revenir.
Il s’agit de « Je n’ai pas changé », une chanson du compositeur Claude Lemesle. A la lecture, le texte qui est « écrasé » par la musique, la voix et l’accent de Julio Iglesias, dévoile toutes ses qualités.
TABLEAU DE PARIS
À CINQ HEURES DU MATIN de Désaugiers.
L’ombre s’évapore,
 Et déjà l’aurore
 De ses rayons dore
 Les toits d’alentour ;
 Les lampes pâlissent,
 Les maisons blanchissent,
 Les marchés s’emplissent,
 On a vu le jour.
De la Villette,
 Dans sa charrette,
 Suzon brouette
 Ses fleurs sur le quai,
 Et de Vincenne
 Gros-Pierre amène
 Ses fruits que traîne
 Un âne efflanqué.
Déjà l’épicière,
 Déjà la fruitière,
 Déjà l’écaillère
 Saute à bas du lit.
 L’ouvrier travaille,
 L’écrivain rimaille,
 Le fainéant bâille,
 Et le savant lit.
J’entends Javotte,
 Portant sa hotte,
 Crier : Carotte,
 Panais et chou-fleur !
 Perçant et grêle,
 Son cri se mêle
 À la voix frêle
 Du gai ramoneur.L’huissier carillonne,
 Attend, jure et sonne,
 Résonne, et la bonne,
 Qui l’entend trop bien,
 Maudissant le traître,
 Du lit de son maître
 Prompte à disparaître,
 Regagne le sien.Gentille, accorte,
 Devant ma porte
 Perrette apporte
 Son lait encor chaud ;
 Et la portière
 Sous la gouttière
 Pend la volière
 De dame Margot.
Le joueur avide,
 La mine livide
 Et la bourse vide
 Rentre en fulminant,
 Et sur son passage
 L’ivrogne, plus sage,
 Cuvant son breuvage,
 Ronfle en fredonnant.
Tout chez Hortense
 Est en cadence :
 On chante, danse,
 Joue, et cetera…
 Et sur la pierre
 Un pauvre hère
 La nuit entière
 Souffrit et pleura.
Le malade sonne,
 Afin qu’on lui donne
 La drogue qu’ordonne
 Son vieux médecin,
 Tandis que sa belle
 Que l’amour appelle,
 Au plaisir fidèle,
 Feint d’aller au bain.
Quand vers Cythère
 La solitaire,
 Avec mystère,
 Dirige ses pas,
 La diligence
 Part pour Mayence,
 Bordeaux, Florence,
 Ou les Pays-Bas.
« Adieu donc, mon père ;
 Adieu donc, mon frère ;
 Adieu donc, ma mère.
 — Adieu, mes petits. »
 Les chevaux hennissent,
 Les fouets retentissent,
 Les vitres frémissent :
 Les voilà partis !
Dans chaque rue
 Plus parcourue,
 La foule accrue
 Grossit tout à coup :
 Grands, valetaille,
 Vieillards, marmaille,
 Bourgeois, canaille,
 Abondent partout.
Ah ! quelle cohue !
 Ma tête est perdue,
 Moulue et fendue :
 Où donc me cacher ?
 Jamais mon oreille
 N’eut frayeur pareille…
 Tout Paris s’éveille…
 Allons nous coucher.
Il est cinq heures, Paris s’éveille.
Je suis le dauphin de la place Dauphine 
Et la place Blanche a mauvaise mine 
Les camions sont pleins de lait 
Les balayeurs sont pleins de balais 
Il est cinq heures 
Paris s’éveille 
Paris s’éveille 
Les travestis vont se raser 
Les stripteaseuses sont rhabillées 
Les traversins sont écrasés 
Les amoureux sont fatigués 
Il est cinq heures 
Paris s’éveille 
Paris s’éveille 
Le café est dans les tasses 
Les cafés nettoient leurs glaces 
Et sur le boulevard Montparnasse 
La gare n’est plus qu’une carcasse 
Il est cinq heures 
Paris s’éveille 
Paris s’éveille 
Les banlieusards sont dans les gares 
A la Villette on tranche le lard 
Paris by night, regagne les cars 
Les boulangers font des bâtards 
Il est cinq heures 
Paris s’éveille 
Paris s’éveille 
La tour Eiffel a froid aux pieds 
L’Arc de Triomphe est ranimé 
Et l’Obélisque est bien dressé 
Entre la nuit et la journée 
Il est cinq heures 
Paris s’éveille 
Paris s’éveille 
Les journaux sont imprimés 
Les ouvriers sont déprimés 
Les gens se lèvent, ils sont brimés 
C’est l’heure où je vais me coucher 
Il est cinq heures 
Paris se lève 
Il est cinq heures 
Je n’ai pas sommeil
 
								
Des mots qui sonnent avec brio !
Des atmosphères que l’on chantonne
Des airs, des notes et des pensées qui font partie de notre patrimoine et qui ne seront jamais altérés par le temps écoulé…
Merci pour la balade en images et en ardentes vibrations…
Paris aimé, à toute heure sa magie fonctionne…
Gros bisous Gérard, je te souhaite un beau week-end et pour tes proches également
Cendrine