Le Mur des Fédérés au Père Lachaise


A la fin de la « semaine sanglante », le samedi 27 mai 1871, les troupes versaillaises parviennent à investir le cimetière du Père-Lachaise où des fédérés s’étaient repliés.

–   Tout en lisant cet article vous pouvez écouter « Le tombeau des fusillés », une chanson  de Jules Jouy,  interprété par  Serge Utgé-Royo (texte et références du disque en fin d’article).

Durant plusieurs heures, les communards résistent au point que les combats se seraient parfois terminés au corps à corps et à l’arme blanche, entre les tombes.

Combattants de la Commune, cent quarante-sept communards  faits prisonniers sont fusillés contre le mur Est de l’enceinte du cimetière.

Dans les heures et les jours qui suivent, les corps de milliers d’autres fédérés tombés lors des combats de rues dans les quartiers environnants sont ensevelis à leurs côtés, dans une fosse commune.

En leur mémoire, une section de cette muraille est appelée dès la fin des années 1870 Le  mur des Fédérés.

Monument construit dans le square Samuel de Champlain  le long du Père-Lachaise, avec les pierres originales du mur.

Le mur des Fédérés est une partie de l’enceinte du cimetière du Père-Lachaise.

Jean Jaurès en 1913 au Mur des Fédérés.

 

Le tombeau des fusillés par Serge Utgé-Royo.
Label : Mistiroux productions – Copyright : Edito Musiques.

Paroles de Jules Jouy sur l’air de « La chanson des Peupliers » de F. Doriat (30 mai 1887).
Chant rendant hommage aux 147 communards fusillés au Père Lachaise le 28 mai 1871.

Ornant largement la muraille,
Vingt drapeaux rouges assemblés
Cachent les trous de la mitraille
Dont les vaincus furent criblés.
Bien plus belle que la sculture
Des tombes que bâtit l’orgueil,
L’herbe couvre la sépulture
Des morts enterrés sans cercueil.
Ce gazon, que le soleil dore,
Quand mai sort des bois réveillés,
Ce mur que l’histoire décore,
Qui saigne encore,
C’est le tombeau des fusillés. (bis)
Autour de ce tombeau sans bronze,
Le prolétaire, au nez des lois,
Des héros de soixante-et-onze
Ecoute chanter les exploits.
Est-ce la tempête ou la houle
Montant à l’assaut d’un écueil ?
C’est la grande voix de la foule
Consolant les morts sans cercueil ;
Ecoute, bon bourgeois qui tremble :
Pleurant ceux qu’on croit oublier,
Le peuple, tout entier s’assemble
Et vient ensemble
Près du tombeau des fusillés. (bis)
Loups de la Semaine Sanglante,
Sachez-le, l’agneau se souvient.
Du peuple, la justice est lente,
Elle est lente, mais elle vient !
Le fils fera comme le père ;
La vengeance vous guette au seuil ;
Craignez de voir sortir de terre
Les morts enterrés sans cercueil !
Tremblez ! Les lions qu’on courrouce
Mordent quand ils sont réveillés !
Fleur rouge éclose dans la mousse,
L’avenir pousse
Sur le tombeau des fusillés ! (bis)

 

 

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