Argot de Paris : « la binette »

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Le mot binette date du règne de Louis XIV. Le roi soleil, pour cacher sa calvitie, fit appel à l’artiste en cheveux  Binet benoît pour lui confectionner sa royale perruque.

A partir de ce jour,  la boutique de Binet, rue des Petits-Champs, fut fréquentée par la plus nombreuse et la plus noble clientèle : <vite, vite une de vos plus belles perruques monsieur Binet ! > lui criait-on à longueur de journée.

La rue des Petits-Champs en 1909.Carrefour_Richelieu-Petits_Champs_-_75001-75002_(1909)

Le nom du marchand passa bientôt à celui de sa marchandise :
 » Les médecins, les docteurs, les magistrats s’aperçurent que la binette indiquait la science et imposait la multitude ».

 

En 1654 le Roi Louis XIV crée 40 charges de barbiers perruquiers pour faire rentrer de l’argent au profit du trésor et pour suivre la cour.perruques02

 

« Vous avez une bien jolie binette ! Disait-on lorsqu’on voulait complimenter quelqu’un sur la beauté de sa perruque >.

 

coiffeur

Au fil du temps, dans le langage populaire, le mot est passé de la coiffure à la tête, du contenant au contenu, d’où les expressions :  Oh la drôle de binette ! pour se moquer du physique de quelqu’un  ou  en cas de gadin : se casser la binette.

gamin

 

Dans le cabaret  montmartrois le Mirliton, fondé en 1885 par Aristide Bruant , pour saluer l’arrivée d’un client, on chante : « Oh c’te gueule, c’te binette. »

LA BINETTE D’ARISTIDE BRUANT par jean Weber

 

3 réflexions sur « Argot de Paris : « la binette » »

  1. J’ai encore ma « vraie » binette et mes amies m’appellent encore, comme dans l’adolescence, Capitaine Caverne parce que mes boucles brunes ont tendance à surmoutonner…rires!
    Très réussie cette balade sur des terres argotiques, merci Gérard, gros bisous
    Cendrine

  2. J’ai été très intéressée par l’histoire de monsieur Binet, perruquier de Louis XIV. De mon côté, je recherche des renseignements sur un certain François de Saint-Aubin qui fut maître-chapelier à Paris. Il devint membre de la Compagnie des Cent Associés qui fut active dans le commerce des fourrures en Nouvelle-France. Parmi les autres actionnaires de cette compagnie se trouvait le cardinal de Richelieu, Samuel de Champlain…Sauriez-vous quelque chose à son sujet ?

    • Je pense que ce François de Saint-Aubin est celui dont la fille Marie épousa en 1631, à dix-sept ans, Robert Le Gallois, valet de chambre et de Marie de Médicis et lieutenant de robe courte de la prévôté de l’Hôtel. Le couple eut deux fils et une fille. Le fils aîné, François, fut bibliographe et eut un fils, Jean-Léonor Le Gallois de Grimarest, qui en 1705, publia à Paris la première biographie de Molière.

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